ASB, grâce à un financement du Fonds Catalan, a clôturé le 15 mai la deuxième phase d’un projet sur la COVID-19 dans les communes de Petit-Gôave et de Grand-Gôave. « Nou Pap bay, nou pap pran : Konbit an Aksyon » est un projet de 2 mois réalisé en collaboration avec 3 partenaires locaux dans les communes cibles, à savoir le Conseil Communal de la Protection Civile (CCPC), l’Association à l’Intégration des Personnes handicapées (ASSIPHA) et le Collectif des Organisations de Femmes de la Région des Palmes. Les conclusions de ce projet sont très révélatrices.
Pendant que Haïti fait face à une recrudescence de la COVID-19, au point qu’un état d’urgence sanitaire a été déclaré à la fin du mois de mai, ASB a mis fin à la deuxième phase de son projet baptisé « Nou Pap bay, nou pap pran : Konbit an Aksyon », en partenariat avec 3 institutions locales : le CCPC, le COFEREP et ASSIPHA. Ce projet s’est déroulé en 2 phases avec un financement total de 20 000 euros répartis équitablement pour chaque phase. La première phase a accordé la priorité aux séances de sensibilisation dans les espaces publics tels que les écoles, les marchés et les églises, tandis que la deuxième phase s’est concentrée sur les impacts de la COVID sur ces populations.
Lutter contre la COVID en milieu rural est un impératif. En Haïti, l’annonce des premiers cas a entraîné une flambée des prix des produits de première nécessité, augmentant ainsi la vulnérabilité de certaines couches de la société. À ce moment-là, seule la solidarité a permis à ces populations de survivre à cette situation. La précarité a rendu la distanciation sociale impossible dans la plupart des cas, mais ces communautés n’ont pas enregistré un fort taux de contamination grâce à la protection divine, à la générosité entre eux et à la solidarité internationale manifestée pendant ces moments difficiles.
La pandémie mondiale a considérablement affecté la vie des gens partout dans le monde, y compris dans les milieux ruraux en Haïti. En effet, le mode de fonctionnement de chacun a été bouleversé, avec l’obligation de porter un masque dans de nombreux lieux publics tels que les banques, les assemblées religieuses et les supermarchés, ainsi que le respect strict des règles d’hygiène et des mesures de distanciation sociale. Sur le plan économique, le coronavirus a frappé durement les ménages des zones rurales, en particulier les personnes à mobilité réduite, selon une enquête menée par nos partenaires auprès d’un échantillon de 150 familles. L’enquête a également révélé que les familles monoparentales ou dirigées par des femmes étaient confrontées à de graves difficultés pour répondre à leurs besoins essentiels.
ASB s’est rapidement mobilisée pour venir en aide aux habitants de la région goâvienne, où elle est active depuis plus de dix ans. Grâce aux six enquêteurs de terrain
recrutés par les trois partenaires, des enquêtes d’évaluation des connaissances ont été menées. Celles-ci nous ont permis de comprendre les réalités auxquelles les populations rurales étaient confrontées et la manière dont elles ont continué à lutter contre la COVID.
La solidarité est toujours en action. Même en ces temps difficiles, la solidarité et l’empathie restent des valeurs reconnues du peuple haïtien. Selon les chefs de ménage interrogés, bien qu’ils aient été durement éprouvés par cette pandémie, les occasions de démontrer l’hospitalité et la solidarité ont toujours été nombreuses. Prendre un café avec un voisin ou partager un thé fait-maison composé de gingembre, de cannelle, de curcuma, d’armoise et d’autres feuilles médicinales sont des exemples de la générosité dont les personnes interrogées ont fait preuve. Selon elles, leur résistance face à la maladie est en grande partie due à la générosité de chacun.
Alors que la pandémie continue de sévir et qu’Haïti enregistre toujours des taux élevés de contamination et de décès, il est plus urgent que jamais de faire preuve de solidarité à travers notre Konbit An Aksyon.